Au delà du terrain !
ON REFAIT LE SPORT consterné
L'émotion est vive après le décès d'un supporteur du PSG, mortellement blessé par balle par un policier à l'issue du match
PSG-Hapoël Tel-Aviv. Le climat de violence qui entoure certains matches
de football est dénoncé.
Le policier qui a tué par balle un "supporteur" du PSG
et en a blessé un autre est un antillais, auparavant
"agressé" par des "racistes", déclare le secrétaire général de
l'UNSA-police. "Un supporteur lui a demandé assistance et ce collègue
antillais lui a porté aide et assistance", a déclaré sur France Info
Joaquin Masanet, secrétaire général de ce syndicat de gardiens de la
paix. Plus tard, "il était réfugié au Mc Donalds et a vu arriver une horde de sauvages", a-t-il ajouté en affirmant
qu'il avait été "agressé et lynché". "Je déplore qu'il y ait eu un mort
du côté des supporters du PSG mais ce sont quand même des gens qui sont
racistes et qui s'en sont pris violemment au policier", a-t-il
poursuivi.
Des insultes racistes et antisémites comme "sale
juif" et "sale nègre" ont été proférées par une centaine de personnes
contre le policier, a indiqué le procureur de la République de Paris.
"A la fin du match, quatre jeunes gens vraisemblablement de la
communauté juive sont pris à partie par un groupe de supporteurs du
Paris SG. Les quatre jeunes décident alors de se séparer. L'un d'entre
eux, Yanniv Hazout est poursuivi par des assaillants qui le considèrent
comme un supporteur de l'équipe de Tel-Aviv. La meute grossit pour
atteindre une centaine de personnes", a expliqué à le procureur
Jean-Claude Marin. Selon le procureur, M. Hazout se dirige alors en
courant du boulevard Murat vers la porte de Saint-Cloud. "Un policier
en civil du service régional de la police des transports parisiens
(SRPT), Antoine Granomort dit à M. Hazout de se mettre derrière lui et
essaie d'écarter la foule avec sa bombe lacrymogène. Des insultes -sale
juif, sale nègre- des cris de singe, sont alors lancés et des saluts
nazis effectués par cette meute qui crie également "Le Pen président",
a ajouté M. Marin.
Le maire de Paris Bertrand Delanoë a souligné
"la nécessité absolue de combattre le racisme et l'antisémitisme dans
l'environnement des supporteurs du PSG". "La tragédie survenue hier aux
abords du Parc de Princes m'inspire comme à toutes les personnes qui
dans ce pays sont attachées aux valeurs du sport une véritable
consternation", a déclaré Bertrand Delanoë (PS). Le maire de Paris a
exprimé sa volonté d'étudier "au plus vite" avec le préfet de Police et
le président du PSG "les conditions d'un changement profond et efficace
visant à éviter qu'un tel drame ne se reproduise". "J'entends que
désormais l'image et les valeurs de Paris soient respectées en toute
circonstances : elles ne peuvent s'accommoder de la moindre forme
d'intolérance", a-t-il dit, en demandant "des actes significatifs".
Preuve
de la tension existant autour du PSG, une quarantaine de supporteurs du
club de la capitale, venus exprimer leur colère au Camp des Loges après
la défaite face à Hapoël Tel-Aviv (4-2), ont failli en venir aux mains
avec certains joueurs, dont Bernard Mendy, séparés par des stewards. Le
président du club, Alain Cayzac,
qui s'est lui aussi rendu au Camp des Loges, a été le premier à
discuter avec une délégation de ses supporteurs pendant quelques
minutes, tentant de les calmer. C'est ensuite Bernard Mendy
qui a tenté de discuter avec eux, mais là, le ton a assez vite
dégénéré. Après des échanges d'insultes et un début d'altercation,
d'autres joueurs, dont Amara Diané,
ont tenté de s'interposer avant que les stewards du club
n'interviennent pour les séparer. Quelques instants plus tard, ce même
groupe s'en est pris aux journalistes présents. Un caméraman a été
bousculé, obligeant les stewards à parquer les journalistes dans le
local presse. Le calme est ensuite revenu.
Le président du PSG,
Alain Cayzac, a jugé "dramatique" la mort d'un supporteur parisien,
assurant avoir "honte", ajoutant qu'il ne pensait pas que le PSG était "plus violent qu'un autre" club. "Je lance un appel au calme à la
dignité. Il y a eu un drame, il faut que tout le monde agisse car il
n'est pas question qu'il y en ait un autre. Le pire c'est ce drame, le
reste ne sont que des mots", a ajouté le président parisien. "C'est
inacceptable. Aujourd'hui j'ai honte", a-t-il poursuivi. "Le mot crise
et aujourd'hui faible. C'est la période la plus sombre du Paris SG.
C'est la période la plus triste et la plus dramatique que j'ai jamais
connue", a-t-il ajouté.(source sport.fr)